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La Chine fascine autant qu’elle inquiète. La dualité des sentiments que suscite le vieil Empire est ancienne. Depuis le « Péril jaune » de la fin du 19ième siècle jusqu’à Simon Leys, le féroce contempteur des illusions maoïstes de l’université française qui voyait dans la Chine « l’autre face de l’expérience humaine », l’impression se perpétue d’un risque nimbé de mystère.
Au-delà des rêves exotiques de Victor Segalen en quête d’un « ailleurs toujours meilleur » ou des angoisses propagées par l’Amérique jalouse de sa puissance, il y a des raisons objectives aux sentiments mêlés.
La puissance d’abord de cette « civilisation devenue une Nation », en augmentation rapide depuis 40 ans. Ayant transformé un monde rural et arriéré en un vaste ensemble urbanisé moderne, acteur dynamique de la conquête spatiale, 1ère puissance commerciale, 2ième économie et 2ième puissance militaire, le Parti Communiste au pouvoir depuis 70 ans devenu la cheville ouvrière d’un capitalisme d’État, déploie aux quatre coins du globe, son influence économique, financière et politique le long des « nouvelles routes de la soie ».
L’Empire s’est éveillé, mais son système politique toujours léniniste reste opaque. Y a t-il des limites à sa quête de suprématie ? Des vulnérabilités ou des obstacles ? Sa formidable expansion est-elle une menace ou une opportunité ? Quels sont les ressort de sa pensée politique si différente de la notre ?