Enquête IESF 2020 : quels ingénieurs sommes-nous ?

L’enquête annuelle de la société des Ingénieurs et Scientifiques de France (IESF) portant sur 2019 vient d’être publiée. Comme chaque année, la Soce s’est procurée le détail des données qui la concernent. L’occasion de brosser un portrait-type de l’ingénieur AM. Plutôt positif.
Sur les 48.835 réponses de toutes les écoles d’ingénieurs, IESF en a reçu près de 3.000 des ingénieurs Arts et Métiers. Des informations qui seront passées au peigne fin par le Pôle Carrières de la Soce afin de mieux adapter son offre de services et de réunions aux besoins des sociétaires. Dans l’immédiat, la répartition par tranche d’âge étant homogène, AgorAM a pris le parti d’analyser les données pour une présentation synthétique.
L’ingénieur AM non retraité est très majoritairement en activité salariée (85,6%). La proportion est plus faible pour les 50-64 ans (73,2%). Il est aussi en CDI (94% parmi les salariés), un peu mieux loti que l’ensemble des répondants (88,5%). Pour moitié, les ingénieurs AM travaillent dans des entreprises de plus de 5.000 personnes (50,6%), un score plus élevé que l’ensemble des ingénieurs (42,2%) plus présents dans la fonction publique (10,5% à comparer avec 4,1% des ingénieurs AM) et, dans une moindre mesure, les TPE (10,1% à comparer avec 8,9%).
En termes de répartition géographique, 14,3% des ingénieurs AM travaillent à l’étranger, 53,2% en province ou dans les DOM/TOM et 32,5% en Île-de-France. Auvergne-Rhône-Alpes est la deuxième région la plus prisée (13,9% du total en France), suivie de Provence-Alpes-Côte d’Azur (8,7%). Les autres régions françaises sont à des positions comparables, entre 5% et 6%, à l’exception de Normandie (2,8%), Bretagne (1,7%) et DOM/TOM (0,6%), en queue de ce palmarès. À l’international, le Gadzarts est principalement européen (56,9%), plus africain (11,8%) que l’ensemble (6,2%) et à peu près aussi américain qu’asiatique (env. 14%).
La répartition par secteur d’activité montre, qui s’en étonnera, une forte présence des ingénieurs AM dans l’industrie (53%), particulièrement automobile (9,3%) et aéronautique (8,3%). L’ensemble des ingénieurs affiche dans ces domaines des scores de 38,6%, 5,4% et 5,2%, respectivement, et se révèle plus intéressé par les activités tertiaires (conseil, banque, télécoms, services informatiques, etc.) : 46,9% à comparer à 31,1% pour le sous-ensemble AM.
Côté jeunes Gadzarts (cinq dernières promotions), ils sont 94,5% à être embauchés en moins de trois mois (89,2% toutes écoles) et tous en activité au bout d’un an maximum. Ce premier emploi est généralement un CDI (88,4% des cas, à comparer avec 80,7% tous ingénieurs), à un salaire annuel situé entre 30.000 et 44.000 euros (médian 38.000 euros).
Sans anticiper le travail du Pôle Carrières dans l’analyse détaillée de toutes les données, notons enfin l’importance du réseau d’alumni dans l’évolution professionnelle. L’ingénieur AM, jeune diplômé ou confirmé, trouve son emploi ou en change grâce à : une annonce (20%), le réseau des anciens (18%). Nous arrivons en tête sur ce critère : 5,6% pour l’ensemble des ingénieurs, un peu plus souvent approchés par des chasseurs de tête (16%) que nous (13%).